Arrivée à Tirana

Cette année, avec Timothée enfin libéré de ses obligations professionnelles, nous avons l’opportunité de partir à chaque vacance scolaire. Dès l’été, en cherchant une destination pour une nouvelle aventure, l’Albanie a attiré mon attention. Les billets d’avion étaient vraiment abordables, à seulement 80 € par personne pour un aller-retour. Nous ne connaissions pas ce pays, mais l’occasion était trop belle pour la laisser passer, alors j’ai vite réservé.

Nino étant en pleine période de partiels et Louna encore en cours, nous avons embarqué Lola, ma nièce, pour partager ce voyage avec nous. Le partage, après tout, fait partie intégrante de l’aventure.

Le périple commence dès 5h30, avec un départ un peu retardé de 20 minutes, histoire de pimenter le début ! S’ensuivent cinq heures de route, avec quelques ralentissements autour de Paris. Nous nous dirigeons vers l’aéroport de Paris Beauvais, une première pour nous. Timothée nous dépose à l’aéroport et file au parking que j’avais réservé chez un particulier, avant de nous rejoindre quelques minutes plus tard.

Après trois heures de vol, nous atterrissons en Albanie et rencontrons Nicolas, un Français installé ici depuis 15 ans, qui nous loue une voiture. Pendant la signature des papiers, il nous parle un peu de la vie en Albanie : ici, pas de taxes locales, ni d’impôts sur le revenu ou fonciers ! Le SMIC est à 450 €, et le salaire moyen à 800 €, il nous assure que la majorité des gens vivent bien mieux qu’en France. Il nous explique aussi que la plupart des plus de 35 ans sont propriétaires, souvent sans avoir eu besoin de crédit. Pour les entrepreneurs comme lui, le taux d’imposition est de 15 à 17 % — une vraie surprise pour nous, étant habitués aux 46 % français en tant qu’indépendants ! ( location de voiture : locationvoiturealbanie.fr )

Après cette intéressante conversation, nous récupérons la Passat et filons vers Krujë, une petite ville située au nord de Tirana. Là-bas, nous nous perdons dans les ruelles du vieux bazar, à la recherche d’un goûter. Une boulangerie nous propose des crèmes, mais on ne sera pas conquis par ce mélange un peu lourd entre cheesecake et crème fouettée.

La journée se termine par une première aventure culinaire au restaurant, où nous goûtons le Tave Dheu. Ce plat, composé de boulettes de viande, de fromage granuleux et de sauce tomate, se révèle bon, mais on se dit qu’une petite portion suffit pour découvrir ces nouvelles saveurs.

 

Château de Kruje, Bunkart et Tirana

Ce matin, nous avons commencé notre journée par la visite du château de Krujë, un lieu chargé d’histoire. Perché sur une colline avec une vue imprenable sur les environs, ce château est un symbole important pour l’Albanie. Construit au IXe siècle, il a servi de forteresse à Skanderbeg, le héros national qui a mené la résistance contre l’Empire ottoman au XVe siècle. L’entrée aux extérieurs est gratuite et c’est vraiment agréable de se balader dans cet espace bien entretenu, d’autant plus que le soleil était au rendez-vous.

Pour 5€ par adulte, nous avons pu explorer l’intérieur du château, qui abrite un musée dédié à Skanderbeg et à la guerre d’Albanie. L’exposition est bien faite et donne un bon aperçu de cette période historique, avec des explications claires, des objets anciens, et des reconstitutions. Durant notre visite, nous avons plusieurs fois croisé un âne et son propriétaire, transportant des briques pour un chantier en cours. Cela ajoutait une petite touche pittoresque et authentique à l’expérience.

Après Krujë, nous avons repris la route en direction de Tirana, la capitale. En chemin, nous avons fait une pause pour goûter nos premiers byrek, des feuilletés albanais farcis soit de viande soit de fromage. C’est un en-cas simple, pas cher, mais vraiment délicieux. Une belle découverte culinaire !

Arrivés à Tirana, nous avons déposé nos affaires avant de partir à pied pour rejoindre Bunk’Art, un ancien bunker gigantesque transformé en musée. Cet endroit, situé sous terre, a été construit sous le régime communiste de Enver Hoxha pour protéger les dirigeants en cas d’attaque nucléaire. Il retrace non seulement cette période sombre de l’histoire albanaise, mais propose aussi une plongée dans la guerre froide. Les expositions sont immersives, avec des reconstitutions, des sons, des lettres et des costumes de l’époque. On apprend beaucoup et c’est vraiment bien fait, on vous le recommande.

Après cette visite intense, nous avons pris un bus pour rejoindre la place Skanderbeg, cœur névralgique de la ville. C’est une vaste place entourée de bâtiments importants comme le Musée National, l’Opéra et la mosquée Et’hem Bey. Mais, honnêtement, nous n’avons pas trouvé la place particulièrement fascinante. Tirana est une grande ville avec une forte activité, mais elle ne nous a pas particulièrement charmés – on préfère souvent les endroits plus tranquilles et authentiques.

Nous avons quand même pris plaisir à déambuler dans les rues, découvrant des petites boutiques et restaurants locaux. Nous nous sommes finalement arrêtés dans un petit resto pour goûter de nouveaux plats typiques albanais, avant de reprendre le bus pour rentrer. Encore un kilomètre à pied pour rejoindre notre hébergement, et après cette longue journée, notre lit est bien mérité. Au compteur : 12,7 km de marche, une journée bien remplie !

Un peu d’histoire sur Krujë:

Krujë, c’est une ville pleine d’histoire située en Albanie, perchée sur une colline ! Au 15eme cette ville était le centre de grandes batailles. Krujë est surtout célèbre parce qu’un héros du pays, nommé Skanderbeg, y a vécu. Skanderbeg était un grand guerrier, qui a défendu Krujë et toute l’Albanie contre l’Empire ottoman.

L’empire était très puissant, mais Skanderbeg et ses soldats ont réussi à repousser l’ennemi pendant de nombreuses années. Le château de Krujë est donc un symbole de courage et de liberté pour les Albanais.

Aujourd’hui, Krujë est une petite ville tranquille, mais quand on se promène dans ses ruelles, on peut imaginer les batailles de cette ville il y a des centaines d’années.

Lac Bovilla et Bérat

Ce matin, nous avons pris la direction du lac Bovilla, situé à environ 20 km de Tirana. Le trajet est une aventure en soi : une route cahoteuse qui nous a pris près de 50 minutes, mais l’effort en valait la peine. Une fois arrivés, nous avons découvert un lac magnifique, niché entre les montagnes. Ses eaux bleu-vert sont d’une clarté surprenante et offrent un spectacle naturel à couper le souffle.

Nous avons laissé la voiture pour commencer notre ascension à pied. Le sentier est raide, et mon cardio n’était clairement pas prêt pour ça ! Mais chaque effort est récompensé par des vues de plus en plus spectaculaires à mesure qu’on grimpe. Emy et Timothée, plus téméraires, ont décidé de poursuivre l’ascension et de franchir un escalier en fer qui ne m’inspirait pas trop confiance. D’en haut, la vue est encore plus impressionnante, avec une perspective plongeante sur le lac et les montagnes environnantes.

Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant local pour savourer, encore une fois, des byrek. Ces feuilletés, qu’on adore, sont devenus notre snack préféré du road trip. Le restaurant était vraiment typique, et on a eu l’impression d’être des curiosités pour les habitants. Les enfants du village, en sortant de l’école, nous regardaient avec de grands yeux curieux, se demandant sans doute ce que ces étrangers faisaient ici.

Ensuite, direction Berat ! Mais avant d’y arriver, nous avons fait une pause pour une petite aventure : une tyrolienne de 1 km. L’adrénaline n’était pas aussi forte qu’on s’y attendait, la vitesse n’étant pas très élevée, mais les sensations étaient là. Tout le monde a adoré, et c’était une manière sympa de couper la route.

Nous avons enfin atteint Berat, surnommée “la ville aux mille fenêtres”. Cette appellation vient de ses maisons ottomanes caractéristiques, qui grimpent sur la colline et offrent un panorama unique. La ville est vraiment charmante avec ses ruelles pavées et ses bâtisses blanches ornées de nombreuses fenêtres. On a arpenté les rues, grimpé encore et encore, ce qui commence à devenir un thème récurrent de ce voyage. À ce rythme, on va revenir avec des mollets d’acier !

Berat est une ville ancienne, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, avec une histoire riche remontant à l’Empire byzantin. En nous baladant, nous avons croisé plusieurs mosquées, toutes très jolies. Elles ajoutent une touche d’exotisme et de spiritualité à la ville, et on a plaisanté en imaginant le réveil demain matin à 5h57, lorsque l’appel à la prière résonnera des minarets… espérons qu’ils seront bien synchronisés !

On a aussi découvert de petites ruelles en pierres, pleines de charme. Au final, cette journée bien remplie nous a fait parcourir 11,5 km. Une autre belle étape de notre road trip !

Bérat Gjirokaster

Nous avons savouré une grasse matinée bien méritée, jusqu’à 8h ! C’est le luxe pour nous, et merci aux volets de la chambre ! Pourtant, la journée avait commencé dès 5h57 avec l’appel du muezzin, mais, bercés par l’atmosphère apaisante de Berat, nous avons réussi à nous rendormir rapidement.

Notre première destination était le château de Berat. Posé sur sa colline, ce château est l’un de ces lieux où l’on sent l’histoire à chaque pas. Construit dès le IVe siècle avant notre ère, il a vu passer des Byzantins, des Ottomans et bien d’autres, chaque civilisation y laissant une empreinte unique. Dans ses ruelles pavées et étroites, on distingue encore la vie d’autrefois : les vestiges d’une mosquée, d’une église et, plus étonnant, une église orthodoxe remarquablement conservée. Ce mélange religieux reflète parfaitement l’Albanie, terre de tolérance et de cohabitation entre différentes croyances. Sous un soleil radieux, nous avons exploré chaque recoin de ces ruines pleines de charme.

Nous avons ensuite pris la route pour Gjirokastër, mais avec un détour rafraîchissant près d’un lac. L’Albanie a un don pour les paysages époustouflants, et cette portion de route n’a pas déçu. Montagnes majestueuses, vallées verdoyantes, et ici et là, des maisons blanches qui semblaient suspendues dans le temps. Ce pays a une façon unique de mêler nature brute et beauté architecturale.

Arrivés à Gjirokastër, nous nous sommes dirigés vers la vieille ville, un véritable voyage dans le passé. Les rues pavées serpentent entre les maisons en pierre, caractéristiques de cette ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Connue comme la “Ville de pierre”, Gjirokastër est l’un des joyaux de l’Albanie, et sa forteresse, qui domine la vallée, en est l’icône. Les ruelles escarpées donnent du fil à retordre, mais chaque effort est récompensé par des vues à couper le souffle.

Pour le dîner, nous avons fait un petit détour vers le restaurant Rrapi, un endroit à ne pas manquer ! Ce restaurant familial, tenu par un monsieur et son fils adorables, est un trésor. Dès notre arrivée, ils nous ont offert une soupe typique, et pendant le repas, ils sont passés nous apporter du raki, ce fameux digestif albanais, et des jus de fruits. Comme si cela ne suffisait pas, ils nous ont régalés avec une crêpe au chocolat en dessert, offerte elle aussi. Un accueil aussi généreux que les portions, qui ont mis nos papilles en fête et nos estomacs bien à l’aise.

Le ventre plein et le cœur ravi, nous avons regagné notre logement pour recharger les batteries, car cette belle journée de découvertes et d’émotions méritait bien un repos. Au compteur, seulement 6,7 km parcourus, mais des souvenirs inoubliables ajoutés à notre aventure !

Gjirokaster - Saranda

Notre road trip continue à Gjirokastër, et aujourd’hui, direction le château qui surplombe fièrement la ville. Nous crapahutons dans les rues pavées de la vieille ville, et quelle montée ! Mon cardio est mis à rude épreuve, mais une fois au sommet, la vue récompense largement nos efforts. À gauche, on admire la vieille ville pittoresque, et à droite, quelques immeubles plus modernes qui rompent un peu avec le charme historique du lieu.

Le château de Gjirokastër est une véritable forteresse de pierre, construite dès le XIIIe siècle et ayant servi à de nombreuses fins au fil des siècles. De prison sous l’Empire ottoman à bastion défensif contre les envahisseurs, il a toujours joué un rôle central pour la ville. Les filles, elles, s’amusent comme des folles en explorant les catacombes sombres et mystérieuses. En réalité, ces tunnels ont servi de refuge pendant la Seconde Guerre mondiale et cachent des histoires fascinantes.

Nous continuons notre ascension jusqu’à la maison Zekate, un bel exemple de “kullë” albanaise, ces maisons-forteresses traditionnelles. Construite au début du XIXe siècle, la maison Zekate est un chef-d’œuvre d’architecture ottomane, avec ses grandes pièces décorées et ses plafonds finement sculptés. On imagine facilement la vie d’autrefois, les vastes salons servant à accueillir les invités, les espaces de vie séparés pour les hommes et les femmes. Les filles adorent explorer les différentes pièces, curieuses de découvrir l’histoire qui s’y cache.

Après cette visite, nous redescendons doucement, toujours sur les pavés historiques, qui ajoutent au charme mais fatiguent bien les jambes.

Le midi, on se repose dans un parc calme pour savourer un repas simple mais délicieux : des byreks, ces feuilletés albanais croustillants que l’on adore. Au milieu de cette pause, surprise ! Une tortue sauvage apparaît dans les herbes. Les filles sont aux anges, émerveillées par cette rencontre inattendue.

Nous prenons ensuite la route vers Saranda, notre point de chute pour la nuit. Avant cela, une petite pause s’impose : nous avons repéré une cascade à une cinquantaine de minutes de Gjirokastër. Le détour ajoute un peu de temps, mais la route est si belle qu’on ne regrette rien. En chemin, nous croisons des ânes, des chevaux et des paysages de montagne qui captivent.

Arrivés au bout, nous suivons un sentier caillouteux jusqu’à la cascade… qui s’avère totalement sèche ! Google nous avait pourtant promis de l’eau il y a quelques jours, mais pas de chance. La balade en elle-même était superbe, et on ne regrette pas l’escapade.

Enfin, nous arrivons à Saranda, une ville côtière très touristique. La première impression est un peu décevante : des chantiers partout et des restaurants aux prix “spécial touristes”. Mais, nous avons choisi ce logement pour deux nuits, car Saranda est le point de départ pour découvrir des lieux magnifiques dans la région, comme Butrint et Ksamil. Nous passons donc outre, et savons que demain réserve encore de belles découvertes.

Aujourd’hui, on a parcouru 10,9 km à pied ! Les jambes commencent à sentir les kilomètres, mais chaque journée nous rapproche un peu plus de l’Albanie authentique et de ses trésors.

Saranda - Blue eyes - Ksamil

Dormir à Saranda n’était pas seulement pour notre curiosité face à une côte intensément urbanisée, mais surtout pour sa situation idéale, nous permettant de rayonner vers deux merveilles : le Blue Eye et Ksamil. Ce matin-là, malgré un léger décalage horaire merci au changement d’heure, l’excitation était bien présente en direction de notre première étape.

Blue Eye : la source mystérieuse d’Albanie

Le Blue Eye (ou Syri i Kaltër en albanais) est un véritable joyau naturel. Il s’agit d’une source d’eau douce, profonde et d’un bleu intense, entourée d’une végétation luxuriante. Cette source est réputée pour ses eaux glacées qui jaillissent depuis les profondeurs de la terre et créent un dégradé de bleu unique.

Une fois garés, nous remarquons des véhicules atypiques en location : sortes de grosses trottinettes à siège, mi-moto mi-trottinette. Nous choisissons de continuer à pied, malgré la montée qui nous attendait, comme souvent en Albanie ! Le sentier, bien que ponctué de passages peu esthétiques en raison des algues, laissait entrevoir la limpidité de l’eau qui révélait les fonds du bassin.

La végétation dense nous cache d’abord la vue, et nous nous demandons un instant si la location d’un petit bateau serait nécessaire pour admirer pleinement ce lieu. Mais après une marche persistante, nous atteignons enfin le cœur du Blue Eye ! La vue est à couper le souffle. L’eau, d’une clarté inouïe, jaillit du sol. La marche en valait définitivement la peine.

Ksamil : des plages paradisiaques sans la foule

Après cette immersion dans la nature sauvage, nous reprenons la route vers Ksamil, un village balnéaire prisé. En été, ce lieu est assailli de touristes, mais en octobre, nous avons la chance de profiter d’un calme apaisant. Seuls un ou deux bars de plage étaient ouverts, et, bonheur ultime, nous pouvions nous installer librement sur le sable sans avoir à payer pour un transat.

L’eau, un peu fraîche, a d’abord surpris les filles, mais elles se sont rapidement habituées et ont profité de longues baignades. La tranquillité de la plage et le contraste avec l’effervescence estivale rendaient ce moment encore plus appréciable.

Butrint : plongée dans l’histoire antique

Sur le chemin du retour, nous faisons un arrêt au musée de Butrint. Ce site, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, est une ancienne ville grecque, puis romaine, riche d’histoire et de mystères. Fondée au VIIe siècle av. J.-C., Butrint a été un centre stratégique en Méditerranée et une importante cité romaine, avant d’être abandonnée au Moyen Âge. Aujourd’hui, les ruines de Butrint témoignent des différentes civilisations qui l’ont façonnée.

Armés de courage et sans anti-moustique ( erreur!), nous arpentons les vestiges de l’ancienne ville : temples, théâtres, thermes, et une basilique nous plongent dans une autre époque. La disposition des bâtiments nous permet d’imaginer la vie d’alors, et le site, loin de se limiter à des ruines, conserve un charme unique. Et comme en Albanie rien ne se fait sans quelques marches, nous gravissons le chemin qui mène au château perché en haut du site, où nous profitons d’une vue splendide.

Retour à Saranda

C’est bien fatigués après 10,3 km de marche, mais comblés, que nous rentrons à Saranda. Découvrir ces paysages aussi variés, entre les merveilles naturelles et les trésors archéologiques, aura marqué cette journée d’une empreinte inoubliable.

Saranda - Vlorë

Notre road trip en Albanie se poursuit, et on quitte Saranda pour remonter doucement vers la fin de cette aventure. Avant de partir, on monte une dernière fois – en voiture cette fois ! – jusqu’au château de Lëkurës. Ce château ottoman, construit au XVIe siècle par le sultan Suleiman le Magnifique pour surveiller Saranda et l’île de Corfou, est aujourd’hui surtout apprécié pour sa vue panoramique exceptionnelle. De là-haut, la mer d’un côté, les montagnes de l’autre, on profite d’un spectacle incroyable.

Prochaine étape : la plage de Qeparo. En cette saison, les plages sont presque désertes, ce qui nous permet de savourer la tranquillité du lieu. L’eau est un peu fraîche mais cristalline, et les enfants n’hésitent pas une seconde avant de plonger. Quelques transats, qui coûtent 15 € en pleine saison, sont encore installés, mais aujourd’hui, c’est pour nous seuls. On en profite pleinement, un vrai luxe.

Ensuite, direction un petit restaurant caché au sommet d’un village perché dans la montagne. Après une montée de 2,5 km en 15 minutes, nous arrivons dans ce restaurant local où l’expérience est originale : il n’y a pas de menu ! La propriétaire nous invite dans sa cuisine pour découvrir les plats. Elle ouvre les casseroles pour nous laisser choisir, ce qui nous plonge dans une ambiance simple et chaleureuse, comme si nous étions des invités chez elle.

Avant la baignade, on trouve un autre petit resto pour une glace et un dessert. C’est l’un des meilleurs qu’on ait goûté ici, car il faut dire que les desserts en boulangerie ne nous ont pas vraiment convaincus jusqu’ici. On redescend ensuite vers Himarë, où l’on profite encore de l’eau cristalline et d’une plage aussi belle que la première. Les enfants s’amusent sans retenue, et on se dit qu’on pourrait passer des heures ici.

Après cette pause carte postale, en remontant, on se rend compte que le pneu arrière est à plat. On trouve rapidement un monsieur à la station-service qui nous indique un réparateur à 10 km. En cinq minutes et pour 5 €, le pneu est réparé, et on repart en toute sécurité.

Pour clore cette belle journée, un coucher de soleil envoûtant nous accompagne sur la route vers Vlorë, notre prochaine étape pour deux nuits. Après 3,5 km à pied seulement aujourd’hui, on a bien profité des plages et de la route. Une pause bien méritée avant de poursuivre notre périple !

Vlorë

Aujourd’hui, cap sur la mer pour explorer les trésors cachés de la région de Vlorë en speed boat ! Même si notre itinéraire initial incluait l’île de Sazan, nous avons dû faire un léger détour : cette ancienne base militaire stratégique est en ce moment réquisitionnée par l’OTAN, ce qui la rend inaccessible pour la semaine. Sazan, en temps normal, fascine par son histoire : c’est l’une des rares îles de la mer Adriatique à avoir été entièrement militarisée sous le régime communiste d’Enver Hoxha, et elle recèle encore aujourd’hui d’anciens bunkers et de constructions militaires, vestiges d’une époque révolue.

Notre premier arrêt : la grotte de Haxhi Ali, un endroit sauvage et mystérieux, accessible uniquement par bateau. La grotte, nommée en l’honneur d’un corsaire albanais célèbre pour ses exploits en Méditerranée, a longtemps servi de refuge aux marins et contrebandiers. L’intérieur de cette cavité naturelle est d’une beauté saisissante, baignée par une eau cristalline aux reflets turquoise qui invite à la baignade. Même si l’eau est un peu fraîche, cela n’arrête pas les plus courageux, et les filles sautent avec enthousiasme dans cette mer limpide. L’avantage de visiter hors saison ? Un calme absolu. Seulement deux bateaux, alors que l’on imagine sans mal la foule de plaisanciers en été, transformant ce lieu paisible en véritable festival flottant !

Notre balade en mer continue avec un arrêt sur une plage sauvage de la péninsule de Karaburun. Cette côte, qui fait partie du premier parc marin d’Albanie, est un paradis pour les amateurs de nature, protégée des infrastructures touristiques et offrant des panoramas préservés. Sur place, on prend le temps de savourer un déjeuner simple en profitant de ce cadre idyllique : une plage de galets, une eau d’un bleu éclatant et un soleil qui réchauffe juste ce qu’il faut.

De retour à terre, on décide de prolonger cette belle journée en quête d’un goûter bien mérité : des crêpes ! Pas toujours facile de trouver la petite douceur parfaite, mais après une journée si intense, on ne pouvait pas passer à côté. Et pour ne pas culpabiliser, on se rassure en se souvenant des 7,7 km parcourus aujourd’hui – de quoi équilibrer les plaisirs.

Encore une journée formidable à Vlorë, où mer, histoire et gourmandise se marient à merveille !

Vlorë - Tirana

Dernier Jour de Notre Road Trip en Albanie : Entre Faune Sauvage et Ruines Anciennes

Pour notre dernier jour de road trip en Albanie, nous partons explorer la lagune de Karavasta, l’un des écosystèmes les plus intéressants du pays, situé non loin de Vlorë. Karavasta est la plus grande lagune d’Albanie et elle est connue pour sa biodiversité exceptionnelle. Espérant voir des flamants roses, nous scrutons les environs, mais à la place, nous tombons sur des pélicans, notamment des pélicans dalmates, une espèce rare protégée. Ce sont les plus grands pélicans d’Europe et leur présence ici en fait une fierté nationale. D’autres oiseaux viennent compléter le spectacle : une buse et de grands hérons, mais surtout… des moustiques en quantité redoutable, qui nous convainquent de rester dans la voiture !

Nous poursuivons notre route au bout de la lagune pour découvrir la mer. En Albanie, la pollution est malheureusement une problématique courante, et même les plages isolées n’y échappent pas. Mais, cette plage-ci est une véritable surprise : une étendue de sable sauvage, sans béton, sans hôtels et sans les parasols qu’on voit souvent alignés le long des côtes. C’est un espace préservé où la tranquillité est reine. Nous nous promenons le long du rivage, profitant de la douceur du matin avant qu’il ne fasse trop chaud.

Sur le chemin du retour, Lili et Emy ont une chance de prendre le volant de notre voiture automatique. Elles adorent l’expérience, même si moi, j’ai toujours quelques sueurs froides quand elles font ça. Heureusement, Timothée supervise chaque mouvement, assurant que tout se passe bien. C’est un moment amusant et, pour elles, un beau souvenir.

Sur le retour, surprise ! Nous repérons des flamants roses. Ou plutôt, des jeunes flamants, reconnaissables à leur plumage gris. Nous nous arrêtons pour les observer et savourons ce moment inattendu. C’est un spectacle émouvant de voir ces jeunes oiseaux s’ébattre dans les eaux peu profondes.

Après notre escapade nature, direction Apollonia, l’une des cités antiques les plus prestigieuses de l’Illyrie, fondée par les Grecs au 6e siècle av. J.-C. Ce site est impressionnant par son ampleur et son histoire ; il fut un centre de commerce florissant sous les Romains et même un lieu d’études pour le futur empereur Auguste. À notre arrivée, cependant, surprise : le guichet n’accepte que les lek et pas de carte bancaire, une première depuis le début du voyage ! Évidemment, je n’ai plus de lek.

Timothée propose un détour par l’arrière du parc. Les accès sont ouverts, bien qu’un peu escarpés. Il part en reconnaissance seul, et finit par profiter de la visite tandis que, de mon côté, ma récente crise de sciatique me force à rester en bas (on ne plaisante pas, vieillir, c’est une aventure en soi !).

Pour conclure notre aventure, nous déjeunons dans un restaurant typiquement albanais, simple mais authentique, avant de prendre la route pour Tirana. Là-bas, nous faisons nettoyer notre voiture de location, préparant notre départ tôt demain matin.

Notre road trip en Albanie a été une véritable immersion au cœur d’un pays encore préservé et plein de contrastes. Entre plages sauvages, villages perchés et traditions authentiques, chaque étape a révélé un nouveau visage de cette destination fascinante. Si vous rêvez d’un voyage hors des sentiers battus, où la nature et la culture s’entremêlent, l’Albanie est prête à vous surprendre.

Si vous rêvez d’un road trip authentique, je serais ravie de vous aider à organiser votre prochain voyage !