1er Jour Voyage en famille, arrivée mouvementée et premières découvertes québécoises
C’est à quatre que nous avons pris la route en direction de Paris Orly, l’excitation dans les valises, le départ prévu à 19h20 pour Montréal.
Le vol s’est plutôt bien déroulé : 7 heures dans les airs, une petite nuit entamée entre deux plateaux repas et un film, et nous voilà atterrissant à 21h (heure locale) à l’aéroport international Montréal-Trudeau.
Heureusement, nous avions rempli l’application ArriveCAN à l’avance, ce qui nous a fait gagner un temps précieux à la douane. En quelques minutes, nous étions dehors… accueillis par une pluie froide — bienvenue au Québec !
Mais c’est à la sortie de l’aéroport que les choses se corsent. Pas de bagage en soute, donc on pensait filer vite… sauf que pour le Uber, une queue en serpentin interminable nous attendait. Près de 2 heures d’attente. Ce n’est que le lendemain que nous comprenons la situation : une mini tempête avait retardé plusieurs vols… tout le monde est arrivé en même temps.
Nous rejoignons finalement notre auberge de jeunesse vers 23h30, exténués mais heureux de retrouver Louna, déjà installée au Canada depuis une semaine. Nino, lui, est resté en France : il vient de décrocher son BTS et termine son contrat d’alternance.
Réveil matinal, émotions et premières balades
Le décalage horaire fait son œuvre : à 5h30, tout le monde est déjà réveillé. Direction le petit déjeuner dès 7h, avant un retour express sous la couette… du moins, c’était le plan. Car une grande nouvelle tombe : mon nouvel employeur m’appelle pour m’annoncer que je suis recrutée ! Impossible de dormir après ça, l’émotion est trop forte !
Vers 9h, on file tous prendre le métro de Montréal, direction la Basilique Notre-Dame via la ligne orange. Inauguré en 1980, le métro de Montréal est l’un des rares en Amérique du Nord à rouler sur pneus en caoutchouc, comme à Paris. Très pratique et bien desservi !
Sur place, nous découvrons l’extérieur de la basilique, bien qu’un des côtés soit en travaux. L’entrée coûte 6 € mais nous décidons de ne pas visiter l’intérieur cette fois-ci. la basilique Notre-Dame, construite au 19e siècle, est l’un des joyaux architecturaux de Montréal, avec ses vitraux racontant l’histoire de la ville plutôt que des scènes religieuses.
Magasinage & mission chaussures
Les filles veulent “magasiner” — on s’habitue au vocabulaire québécois ! Cap donc sur les boutiques du centre-ville. Emy déniche enfin des Dr. Martens à prix plus doux qu’en France, tandis que Lili craque pour des Converse. Les achats pour la rentrée sont déjà bien entamés.
Pendant ce temps, avec Timothée, on récupère nos bagages à l’auberge et on file chercher une voiture via l’appli Turo (location de voiture entre particuliers, super pratique ici). Objectif : aller chercher notre véhicule récréatif, ou VR comme on dit ici. Après 2h30 de route, on découvre notre maison sur roues pour les prochains jours : il est immense, il va falloir être prudents !
En route vers l’aventure
Retour à Montréal pour rendre la voiture, épuisés mais contents. Pendant ce temps, Louna, Lili et Emy ont poursuivi leur immersion québécoise, elle ont exploré l’OASIS Immersion. Lien billet ici
Il s’agit d’une expérience immersive où des images spectaculaires, issues notamment de National Geographic, sont projetées sur les murs et le sol, créant une ambiance complètement enveloppante. Plusieurs expositions sont proposées, et elles ont choisi celle consacrée à la nature.
Elles ont beaucoup apprécié l’expérience, notamment la beauté des images et l’atmosphère apaisante de l’endroit. Petit bémol cependant : la climatisation était un peu trop forte à leur goût !
Courses faites, équipage au complet, c’est vers 22h30 que nous arrivons enfin à notre premier stop : le Camping Le Marquis, situé à 45 minutes de Montréal. Ce camping simple et bien situé marque le vrai début de notre aventure nomade.
Bilan de la journée : 19 km à pied pour les filles, des files d’attente, de la route, mais tout est ok le road trip canadien peut commencer.
Jour 2 – Une belle matinée… avant la galère
Réveil matinal pour toute la troupe, mais avec une vue sympathique sur le fleuve Saint-Laurent. On ne se presse pas ce matin — seulement 1h30 de route au programme pour rejoindre notre prochaine étape. On en profite donc pour se détendre dans la toute petite mais charmante piscine du camping. Un vrai moment de calme avant de reprendre la route.
Vers midi, il est temps de quitter l’endroit. On décide de longer le fleuve en prenant la route 138, plus pittoresque que l’autoroute 40.
Petite pause carburant en chemin. Et là, les ennuis commencent.
Quelques kilomètres plus loin, un bruit étrange se fait entendre dans le moteur. On a du mal à accélérer. Quelque chose ne tourne pas rond.
On décide de sortir à Shawinigan et d’appeler le propriétaire du camping-car.
Sa réponse est immédiate : on s’est trompé de carburant.
On a mis du gasoil à la place de l’essence. Le bouchon indiquait “gasoline” — on n’a pas cherché plus loin. Malheureusement, au Québec, “gasoline” = essence, pas diesel…
Heureusement, il y a un garage Ford juste à côté. Ils sont super sympas, mais malheureusement, le véhicule est trop gros pour leur atelier. Et comme il y a un clapet anti-retour, impossible de vidanger par le bouchon. Il faudrait démonter le réservoir.
Ils passent une dizaine de coups de fil à d’autres garages autour. Tous donnent la même réponse : ils ne peuvent pas prendre en charge un véhicule de cette taille.
Alors qu’on s’apprête à partir, ils passent un dernier coup de fil. Un mécano pourrait peut-être venir jeter un œil, mais il est déjà sur un autre appel.
On nous conseille d’attendre sur le parking d’un centre commercial tout proche.
Le gars arrive en fin de journée… mais comme les autres, il n’a pas l’équipement nécessaire pour démonter le réservoir.
Avant de partir, il pense à un dernier garage susceptible d’avoir une fosse adaptée, mais il faudra attendre demain matin, 8h, pour les contacter.
Ce n’était clairement pas la journée rêvée, mais on garde le moral. On espère trouver une solution rapidement pour ne pas trop chambouler la suite du voyage.
En attendant, on passe la nuit sur ce grand parking, entre espoir, stress et résignation. Ça aussi, ça fait partie de l’aventure !
Jour 3 – Péripéties mécaniques, entraide inespérée & rando bien méritée
Ce matin-là, on commence la journée dans l’attente : il est 8h, et on espère encore un appel salvateur de notre contact de la veille, qui nous avait promis de chercher une solution. Mais… rien. Silence radio. Très probablement parce qu’il n’a rien trouvé. L’espoir s’étiole.
On prend les choses en main : c’est parti pour une session d’appels frénétiques à tous les garages des environs. Après une quinzaine de coups de fil, toujours la même réponse : les garages auto n’ont pas la place, et les garages poids lourds ne prennent pas les camping-cars. Frustration maximale. On commence à sérieusement stresser.
Malgré les conseils reçus (et les forums lus) nous disant qu’il est quasi impossible de siphonner un réservoir à cause d’un clapet anti-retour, on décide de tenter le coup nous-mêmes. Direction un magasin de bricolage à 500 mètres du parking, dans l’espoir de trouver un tuyau.
Sauf que… surprise ! Ce n’est pas un magasin de bricolage, mais un petit garage auto. On explique notre situation au mécano, qui nous dit :
“Ramenez le véhicule, je vais jeter un œil.”
Sauf que quand il voit notre camping-car arriver… il blanchit un peu :
“Ah je croyais que c’était une voiture ! Je suis pas sûr d’y arriver…”
Notre dernier espoir chancelle.
Mais il est sympa, alors il tente quand même. Un tuyau, puis deux, puis trois… Rien n’y fait, ça coince. Puis, il sort une petite pompe manuelle. Et là, miracle : le gasoil commence à sortir ! Il persiste, méthodique et patient, et au bout d’1h30, il réussit à vider les 200L de mauvais carburant.
Et ce n’est pas tout : il m’accompagne ensuite jusqu’à la station-service du coin avec son propre véhicule, pour être sûr qu’on reparte sur de bonnes bases. Franchement, ce gars a sauvé notre journée.
L’incident réglé, on se dit qu’il est temps de reprendre le programme prévu – avec un peu de retard. Direction le Parc national de la Mauricie pour une randonnée dans l’après-midi.
On choisit le sentier du Lac Solitaire : 6 km, indiqué “niveau intermédiaire” Disons qu’à mon niveau de “sportif vacancier”, c’était plutôt niveau commando, mais l’effort valait le coup. Les paysages sont superbes, avec une vue dégagée sur le lac, le silence ponctué par les chants d’oiseaux, et une ambiance paisible typique de la Mauricie.
Côté moustiques ? On s’était bien préparés : spray anti-bestioles vidé intégralement sur nous. Résultat : pas trop embêtés. Une victoire de plus dans cette journée.
Alors que les premiers grondements d’orage résonnent au loin, on termine notre boucle et on remonte dans notre camping-car. On reprend la route pour une petite heure, histoire de se rapprocher de notre prochaine étape.
Infos :
Le Parc national de la Mauricie, situé au cœur des Laurentides (Québec), couvre plus de 536 km² de forêts, de lacs et de rivières, géré par Parcs Canada . Accessible via deux entrées principales : Saint-Jean-des-Piles (côté sud) et Saint-Mathieu-du-Parc.
Tarifs : Gratuit parc Fédéral
Sentier du Lac Solitaire (boucle de 6 km)
Niveau : intermédiaire (443 m de dénivelé)
Durée estimée : environ 2 h 30 à 3 h
Point de départ : pavillon Rivière-à-la-Pêche via Saint-Jean-des-Piles
Paysages : montée rapide suivie de vues panoramiques sur Lac Solitaire, puis descente vers le lac avec plusieurs aires aménagées – notamment les célèbres chaises rouges
Altitude maximale ~310 m, vue sur la rivière Saint‑Maurice
Jour 4 – Découverte de Québec et les chutes de Montmorency
Ce matin, on met le cap sur Québec, les grandes villes, ce n’est pas trop notre truc, surtout avec un camping-car de plus de 8 mètres de long… Mais bon, Québec, on ne pouvait pas passer à côté !
On arrive tôt, ce qui s’avère être une bonne stratégie : on trouve une place proche du port, à deux pas du Vieux-Québec. C’est pratique pour éviter de trop grimper… même si on se rend vite compte que les pentes sont inévitables par ici !
On commence notre exploration par les ruelles pavées du Vieux-Québec, un quartier classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. L’ambiance y est vraiment particulière, entre façades colorées, cafés pittoresques, et musique de rue.
On passe devant la basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec, un édifice impressionnant datant du XVIIe siècle, considéré comme la plus ancienne cathédrale en Amérique du Nord. Elle a été plusieurs fois détruite et reconstruite, mais garde une place centrale dans l’histoire religieuse du pays.
Un peu plus haut, on rejoint la terrasse Dufferin pour admirer la vue depuis le Château Frontenac, probablement l’hôtel le plus photographié du monde ! Le château, construit en 1893 par la compagnie de chemin de fer Canadien Pacifique, domine le fleuve Saint-Laurent. Bon, honnêtement, la vue sur le fleuve n’est pas incroyable — un peu trop ambiance port industriel à notre goût — mais le bâtiment en lui-même vaut clairement le détour.
On continue notre balade dans les ruelles animées et on se laisse tenter par les fameuses sucettes au sirop d’érable. Verdict ? Bof pour moi, et les filles, au départ ont aimés , puis finissent par grimacer à cause du sucre. Expérience faite !
Après la ville, place à la nature. À seulement 12 km du centre-ville, se trouvent les chutes de Montmorency, plus hautes que celles du Niagara avec leurs 83 mètres de hauteur (contre 51 m pour Niagara).
Le débit est impressionnant, surtout en été, et la bruine générée est telle qu’on finit trempés rien qu’en s’approchant. Il existe deux façons de les admirer :
Depuis le bas, via une courte balade d’environ 10 minutes accessible à tous.
Pour les plus motivés, la montée de 487 marches mène au pont suspendu qui passe juste au-dessus de la chute.
Petite info historique : les chutes de Montmorency doivent leur nom à Charles de Montmorency, un amiral français du XVIe siècle.
Elles n’ont pas toujours été là juste pour le spectacle.
Autrefois, elles servaient à produire de l’hydroélectricité et faisaient tourner des scieries grâce à la force de l’eau. Elles ont aussi joué un rôle stratégique pendant la guerre de Sept Ans, en 1759.
Aujourd’hui, elles sont surtout un lieu touristique et sportif, avec rando, tyrolienne, pont suspendu.
Après cette bonne dose d’eau et de marche, on reprend la route vers notre spot pour la nuit.
Jour 5 – Canyon Sainte-Anne & ambiance de carte postale à Baie-Saint-Paul
Après une nuit paisible près de Beaupré, on se réveille de bonne heure pour rejoindre le Canyon Sainte-Anne, l’un des sites naturels les plus impressionnants de la région. On y arrive quasiment à l’ouverture, ce qui est idéal : le parc est encore calme, presque désert. On a la sensation d’avoir la nature rien que pour nous.
Avant même d’explorer le sentier, on avait réservé une activité un peu spéciale : l’Air Canyon ! C’est une tyrolienne (ou plutôt un siège suspendu motorisé) qui file à 50 km/h juste au-dessus du canyon. Certes, c’est rapide mais quelle vue ! On survole les chutes et les gorges à plus de 90 mètres de haut. Une belle montée d’adrénaline et un point de vue unique pour démarrer la visite.
Ensuite, place à la découverte à pied. Le sentier est très bien aménagé, jalonné de belvédères et de ponts suspendus qui offrent des perspectives superbes sur la faille rocheuse creusée par la rivière Sainte-Anne-du-Nord. On commence par un premier pont de bois, puis on longe le canyon entre forêt dense, escaliers et plateformes d’observation.
Mais petite surprise : en arrivant au pont situé au fond du parcours, on découvre qu’il est en réfection. Demi-tour obligatoire ! Heureusement, il y a une autre boucle qui descend par une longue volée de près de 200 marches pour atteindre un second pont plus bas.
Un petit plus pour les familles : le parc propose aussi un sentier ludique pour enfants, avec des structures en bois, une mini-tyrolienne, des troncs pour sauter de l’un à l’autre, et quelques jeux d’équilibre.
On reprend ensuite la route direction Baie-Saint-Paul, et là… gros coup de cœur !
Cette petite ville a tout d’une carte postale estivale : des maisons colorées dignes de Disneyland, des rues bordées de galeries d’art, et une ambiance paisible. On flâne dans le centre, on pousse la porte d’une petite exposition d’art.
Anecdote : Baie-Saint-Paul est connue pour avoir vu naître le Cirque du Soleil ! C’est dans les années 80 que les fondateurs ont commencé à y jouer dans la rue, avant d’atteindre la renommée mondiale.
En fin d’après-midi, les filles réclament une pause baignade dans le fleuve Saint-Laurent. On s’arrête donc sur une plage à quelques kilomètres… mais une fois arrivées, changement d’avis : l’eau est un peu douteuse, assez trouble, avec de la mousse. Quelques baigneurs osent s’y aventurer, mais de notre côté, on se contente d’un aller-retour express sur le sable.
Notre journée se termine dans le calme du Parc national des Grands-Jardins
Jour 6 – Randonnée, grands paysages et art à Saguenay
Réveil nature ce matin dans un cadre magnifique : nous ouvrons les yeux dans le Parc national des Grands-Jardins.
Notre objectif du matin : la randonnée du sentier de La Chouenne. Situé à quelques kilomètres de notre campement, ce sentier de 5 km aller-retour est réputé pour son panorama à couper le souffle au sommet. Le début du chemin est plutôt facile, on progresse dans une végétation dense, entre pins, épinettes et mousse au sol, typique de la forêt boréale québécoise.
Mais les choses se corsent sur la dernière portion : ça grimpe sérieusement ! Une bonne suée, mais l’effort est vite récompensé. Arrivés en haut, le point de vue est splendide : on surplombe toute la vallée, les forêts s’étendent à perte de vue, avec quelques lacs en contrebas. On s’offre une longue pause bien méritée pour savourer ce spectacle et prendre quelques photos. Le soleil est au rendez-vous, ce qui rend l’instant encore plus agréable.
Dans l’après-midi, nous reprenons la route vers Saguenay, et le trajet est un bonheur à lui seul. On a vraiment l’impression d’entrer dans une carte postale canadienne : des routes droites bordées d’immenses forêts de conifères, des lacs qui apparaissent au détour d’un virage. C’est exactement ce qu’on imaginait du Québec avant de venir.
Une fois arrivés à Saguenay, on fait un arrêt dans le quartier de Chicoutimi pour découvrir un lieu culturel atypique : une ancienne usine transformée en centre d’art contemporain. Le cadre industriel contraste avec les œuvres exposées, ce qui donne une atmosphère unique. On y découvre quatre expositions différentes, mais c’est surtout celle de Jean Jules qui nous a le plus marqué : couleurs vives, œuvres originales.
En fin de journée, on traverse la rivière Saguenay, ce fleuve impressionnant qui relie le lac Saint-Jean au fleuve Saint-Laurent, et on s’installe dans notre spot du soir, prêts pour une nouvelle étape demain.
Infos pratiques :
Sentier de la Chouenne : 5 km aller-retour – environ 2 h 30 – dénivelé +300 m. Accessible mais un peu raide à la fin. Vue panoramique incroyable.
Parc national des Grands-Jardins (Sépaq) : entrée payante (~10 CAD), stationnements et infrastructures bien entretenus. L’abonnement Sepaq fonctionne.
Centre d’exposition de Chicoutimi : entrée 15$ CAD lieu industriel transformé avec plusieurs expos temporaires, parfait pour une pause culturelle.
Jour 7 – À la recherche des bélugas dans le fjord du Saguenay
Ce matin, réveil plus tardif que d’habitude et un départ à 9h30 ! Après plusieurs jours de randonnées et de kilomètres avalés, ce petit moment de repos fait du bien à tout le monde. On prend ensuite la route vers le fjord du Saguenay.
La route qui longe le fjord est vraiment magnifique. Bon, les montagnes de sapins, ce n’est pas forcément mon truc (j’ai plutôt un petit faible pour les paysages arides du Maroc par exemple), mais ici, il faut reconnaître que la nature a mis le paquet. Ces petites cabanes de bois posées au bord de l’eau, ces lacs qu’on croise tous les quelques kilomètres… c’est très beau.
On profite de la route sans se presser – de toute façon, avec notre gros camping-car, impossible de filer à 120 km/h ! Et puis ça nous va bien, parce qu’ici, chaque virage mérite d’être savouré.
Arrivés au Parc national du Fjord-du-Saguenay (secteur Baie-Sainte-Marguerite), on est accueillis comme toujours dans les parcs de la Sépaq, par un agent dans sa petite cabane qui vérifie les entrées. On avait pris la carte annuelle, ce qui nous permet de visiter plusieurs parcs sans payer à chaque fois – un bon plan si vous voyagez plusieurs semaines au Québec.
L’objectif du jour : tenter d’apercevoir des bélugas, ces cétacés emblématiques du Saint-Laurent. Pour cela, on nous conseille le sentier de la Halte aux Bélugas. On nous assure qu’il est « facile et plat »… et c’est vrai. Mais il faut quand même marcher 6 km aller-retour, et autant vous dire qu’après toutes les randos précédentes, nos jambes commencent à tirer un peu la sonnette d’alarme !
Au bout du chemin, on arrive à une plateforme d’observation avec une vue splendide sur le fjord. Une guide de la Sépaq est sur place pour répondre aux questions, et elle nous apprend plein de choses passionnantes sur les bélugas et les baleines du fleuve : leur migration, leur comportement, les menaces qui pèsent sur eux… Une mini-conférence en pleine nature, hyper intéressante. Sur la dernière photo il s’agit du repas des baleines, elles en mangent environ 4 Tonnes par jour !
Malheureusement, pas de bélugas en vue aujourd’hui, mais la beauté du lieu et la gentillesse de la guide compensent largement. On décide de pique-niquer sur place, espérant en voir surgir un à la surface… mais ce ne sera pas pour cette fois !
À seulement 5 minutes de là, on rejoint notre camping du soir. D’habitude, on privilégie les spots nature, mais de temps en temps, un camping avec services, ça permet de :
Recharger les batteries du camping-car
Faire tourner une ou deux machines à laver
Prendre une bonne douche chaude
Et aujourd’hui, petit bonus : une piscine ! Les filles ne se font pas prier pour finir la journée dans l’eau.
Infos pratiques :
Sentier Halte aux Bélugas : 6 km aller-retour – très accessible (plat), 1h30 aller-retour environ, idéal avec enfants.
Carte annuelle Sépaq : environ 90 CAD par personne – vite rentabilisée dès 3-4 parcs visités.
Camping secteur Baie-Sainte-Marguerite : bien équipé, pratique pour faire l’intendance après quelques jours en autonomie.
Observation des bélugas : plus fréquente tôt le matin ou en fin de journée, aux jumelles si possible.
Jour 8 – Loups, poutine et bélugas
Après une nuit pas des plus reposantes (merci aux voisins peu discrets… les joies du camping parfois !), on démarre la journée en douceur. Direction un petit tour avec le soigneur du camping, qui s’occupe ici d’un refuge pour animaux.
Il commence par nous présenter deux loups. Il nous explique leur comportement, leur hiérarchie sociale…
Puis, on découvre l’histoire étonnante d’un Watusi, impressionnant bovin africain avec ses cornes immenses, saisi car détenu illégalement au Canada. Ensuite viennent les cerfs de Virginie, curieux et gracieux, et pour clôturer la visite, on fait la rencontre de Guillaume, le lama.
Après cette parenthèse animalière, on reprend la route… pour à peine 20 minutes ! Cette année, c’est vraiment le slow travel qui prime.
Nous arrivons à Tadoussac, petite ville pleine de charme, nichée là où le fjord du Saguenay rejoint le fleuve Saint-Laurent. C’est aussi l’un des plus anciens établissements européens d’Amérique du Nord, fondé officiellement en 1600 par Pierre de Chauvin, ce qui en fait un site historique majeur au Québec.
On traverse ses rues tranquilles pour rejoindre un bistrot en bord de port, où l’on goûte enfin à la célèbre poutine. Frites croustillantes, fromage en grains fondant… mais la sauce brune au whisky et poivre divise un peu Verdict : pas un coup de cœur pour tous, mais une expérience à tenter !
Juste à côté, on visite le Centre d’interprétation des mammifères marins (CIMM). Un lieu petit mais vraiment passionnant ! On y découvre la faune marine du Saint-Laurent, dont plusieurs espèces de baleines, dauphins, marsouins, et bien sûr, les fameux bélugas.
Et là, coup de cœur collectif : l’animatrice qui nous guide est exceptionnelle. Elle vit littéralement ce qu’elle raconte. Elle s’émeut devant les vidéos de bébés bélugas, partage ses connaissances avec une telle sincérité que l’attention de toute la salle est captée. Rien de scolaire, rien de figé : juste du vrai, du vivant, de la passion.
Et visiblement, ce n’était pas un cas isolé : la veille, à la Halte du Béluga, la naturaliste avait cette même approche, pleine de chaleur et d’humanité. Un vrai plaisir !
La journée s’achève avec un dernier regard sur le Saint-Laurent, avant de remonter dans notre VR. On reprend la route vers notre spot du soir, qui s’annonce particulièrement beau.
Infos pratiques :
Centre d’interprétation des mammifères marins (CIMM) :
108 rue de la Cale Sèche, Tadoussac
Entrée payante 15 $CAD
Ouvert tous les jours en saison (mai à octobre)
Prévoir 1h30 de visite, idéal en famille
Tadoussac :
Accessible par traversier si vous venez de Baie-Sainte-Catherine
Village piéton, tout se fait à pied
Un des meilleurs spots au Québec pour l’observation des baleines
Jour 9 — À la rencontre des géants marins
Ce matin, réveil aux aurores pour être à l’heure à notre rendez-vous de 9h aux Escoumins. Aujourd’hui, c’est croisière d’observation des baleines !
J’avais soigneusement choisi le lieu et l’entreprise après pas mal de recherches : les Escoumins sont réputés pour être plus calmes et authentiques que Tadoussac, et je voulais surtout une compagnie respectueuse des animaux. Ici, pas de mises en scène, pas de nourrissage pour attirer les cétacés — juste l’envie sincère de les observer dans leur milieu naturel, sans les déranger.
Nous embarquons sur un zodiac, à seulement 9 personnes à bord, réparties en deux familles. C’est presque une croisière privée ! Notre capitaine, Julie, est passionnée, douce et très respectueuse de la faune. Elle nous explique les règles imposées au Canada pour protéger les mammifères marins : par exemple, la vitesse maximale autorisée est de 25 nœuds, mais leur entreprise a choisi de ne jamais dépasser 20 nœuds. Les distances d’approche sont aussi strictement respectées.
Notre expédition commence doucement. On aperçoit rapidement des marsouins, puis soudain, une baleine ! Julie la reconnaît immédiatement : c’est Élyne, une habituée des lieux. Chaque baleine est identifiable grâce à la forme unique de sa queue, et beaucoup reviennent année après année.
On l’observe quelques instants… et elle finit par s’endormir ! Oui, les baleines dorment à moitié — littéralement : une moitié de leur cerveau reste éveillée pour gérer la respiration. Si seulement on pouvait en faire autant pour gagner du temps !
On laisse Élyne tranquille et on se dirige vers un autre secteur. En chemin, on aperçoit des pingouins, des rorquals, et même des bélugas ! Pour ces derniers, l’approche est très réglementée : pas moins de 400 mètres de distance afin d’éviter tout risque. Ce sont des animaux curieux qui pourraient s’approcher du bateau et se blesser ; ils sont en déclin, et une protection stricte est nécessaire.
Enfin, on fait la rencontre de Yvon, une immense baleine à bosse bien réveillée celle-ci ! On la voit faire surface, rejeter son souffle en gerbe, puis plonger à nouveau. Elle reste immergée 6 à 7 minutes, et le suspense est total : où ressortira-t-elle ? Toute l’embarcation est à l’affût, prête à repérer le moindre souffle ou mouvement.
C’était une matinée incroyable. Première fois que nous voyions des baleines. Un vrai moment de magie, à la fois apaisant, instructif et émouvant.
Après cette belle expérience, nous reprenons la route vers notre camping d’il y a deux jours, pour être bien placés pour une nouvelle aventure demain…
À propos de Du Fleuve – Croisières aux baleines
Pourquoi cette compagnie ?
Zodiacs intimistes (maximum 12 passagers), pour une expérience calme et respectueuse de la nature.
Respect strict des règles imposées par le Parc marin Saguenay–Saint‑Laurent : vitesse limitée à 20 nœuds, distances d’approche encadrées, activités conçues pour ne pas déranger les mammifères marins.
Croisières baleines de 2h30, départs décalés pour limiter les bateaux sur les sites.
Infos pratiques :
Adresse : 31 rue des Pilotes, Les Escoumins, QC G0T 1K0
Tarifs (2025) : environ 90 CAD/adulte, 80 CAD/enfant
Saison : du 1er mai au 31 octobre, 7 jours/7 entre 9h et 19h
- Lien : par ici
Jour 10 – Au cœur de la forêt boréale et traversée du Saint-Laurent
Le réveil pique un peu ce matin : rendez-vous à 6h tapantes avec Sylvain, notre guide du jour, pour une immersion dans la forêt boréale québécoise, au sein de la ZEC Chauvin. Le ciel est chargé, l’ambiance un peu brumeuse, mais on garde espoir d’apercevoir un orignal, peut-être même un ours noir…
Dès notre arrivée, un castor se montre discret, traversant une rivière pour rejoindre sa hutte. Un moment furtif, qui donne le ton. Sylvain nous explique que dans cette ZEC (Zone d’exploitation contrôlée), il n’y a pas ou très peu d’habitations permanentes, à part quelques chalets de vacances. Cette régulation permet de préserver la tranquillité de la faune.
Tout au long de la matinée, on s’arrête près de plusieurs petits lacs , entourés de pins, de bouleaux, d’érable rouge et surtout de sapins baumiers. Saviez-vous que ces arbres contiennent une résine antiseptique ? Percée d’une petite cloque, elle peut être appliquée sur une plaie pour accélérer la cicatrisation – une astuce bien utile !
La marche s’intensifie à mesure que l’on pénètre dans la forêt boréale. Le sol est tapissé de lichens blancs, la nourriture favorite des orignaux. On goûte quelques bleuets (les myrtilles locales) qui commencent tout juste à mûrir – signe que les ours ne vont pas tarder a venir car c’est leur nourriture préférée. Malheureusement, nous n’en croiserons pas aujourd’hui…
Les moustiques et autres « bibittes » locales sont bien au rendez-vous. Heureusement, Sylvain a pensé à tout et nous prête des filets anti-moustiques pour la tête. Pas très glamour, mais diablement efficace.
Sylvain nous parle ensuite d’un phénomène impressionnant : la tordeuse des bourgeons de l’épinette, une petite chenille qui, tous les 15 à 18 ans, ravage littéralement la canopée. Elle peut tuer des milliers d’arbres en rongeant leurs aiguilles et leur écorce. C’est un processus naturel et nécessaire qui aide à la régénération de la forêt, mais son cycle s’accélère avec le réchauffement climatique, ce qui pourrait menacer cet équilibre.
Au bout du sentier, une magnifique chute d’eau nous attend, en pleine rivière à saumon.
Retour rapide au camping juste pour une lessive express : nos seuls pantalons sont trempés. Puis, direction Les Escoumins, où Sylvain nous recommande une petite boulangerie locale. On jette un œil… mais 7 CAD pour un pain tranché, on passe notre tour ! C’est une constante au Québec : la nourriture peut vite faire exploser le budget.
L’après-midi, on embarque à bord du traversier Les Escoumins–Trois-Pistoles, une excellente alternative à la longue route passant par Québec. La traversée, d’environ 1h30, permet de couper à travers le fleuve Saint-Laurent tout en profitant (quand le temps le permet) de vues splendides sur les deux rives. Malheureusement aujourd’hui, le temps est exécrable, la mer agitée nous secoue un peu – mais ça fait partie de l’aventure.
À l’arrivée, on fait le plein de carburant et de provisions, car la Gaspésie nous tend les bras, avec ses paysages spectaculaires à découvrir dès demain.
Infos pratiques – Matinée avec Sylvain de Cœur Sauvage, à Sacré-Cœur (Québec)
Adresse
Cœur Sauvage
545, chemin du Vieux-Pont
Sacré-Cœur, Québec, G0T 1Y0
www.coeur-sauvage.ca
Contact
Téléphone : 418 563-0961
Réservation conseillée
Période et horaires
Activité proposée de juin à fin octobre
Départ généralement vers 6 h (à confirmer lors de la réservation)
Durée : environ 4 heures
Activité
• Sortie en petit groupe (max. 6 personnes)
• Balade en véhicule tout-terrain dans la forêt boréale
• Plusieurs arrêts pour découvrir la faune, la flore, les paysages typiques (lacs, cascades)
• Marche facile sur sentier pour quelques observations
• Explications et anecdotes tout au long du parcours
Tarif indicatif
Environ 90 CAD par personne
Accès
Facilement accessible en voiture
Stationnement gratuit sur place
Jour 11 – Entrée en Gaspésie : art, chute cachée et soirée face aux marées
Ça y est, on entre officiellement en Gaspésie ! On quitte Rimouski après une nuit parfaite : zéro bruit, zéro lumière, juste nous et le van garé sur un spot tranquille. Forcément, le réveil se fait en douceur et on décolle vers 10 h, cap sur Sainte-Anne-des-Monts en longeant la côte.
Premier arrêt à Sainte-Flavie, pile à l’entrée de la Gaspésie. Ici, impossible de rater ce lieu étrange et captivant : le Centre d’art Marcel Gagnon, connu pour son installation “Le Grand Rassemblement”.
Il s’agit de plus de 80 statues en béton, grandeur nature, qui semblent sortir lentement du fleuve Saint-Laurent. Certaines sont immergées, d’autres sur la plage, toutes tournées vers le rivage, comme attirées par quelque chose d’invisible. L’œuvre symbolise le lien entre les humains et la nature, la fragilité de la mémoire, mais aussi l’histoire de ceux venus du large.
À marée haute, on a vraiment l’impression qu’elles marchent vers nous. L’ambiance est étrange, poétique, presque un peu mystique. Moi, j’ai adoré. Louna, plus critique, a trouvé le travail “trop grossier”, et Timothée… disons qu’il n’aime pas le béton. Le centre propose aussi une galerie d’art, des expositions temporaires, et un resto/terrasse face au fleuve, mais on n’a pas testé.
La Chute Ti-Mé – Petite mais parfaite.
De retour sur la route, on fait un stop vers Saint-Ulric, pour voir la Chute Ti-Mé. Totalement hors des sentiers battus, ce petit coin de nature mérite vraiment le détour.
L’accès se fait via un chemin forestier bien entretenu, moins de 2 km aller-retour, sans difficulté. On y arrive en 20 minutes. Et là, surprise : une jolie cascade encaissée, bien vive, avec un débit puissant pour sa taille. Il n’y a personne, pas de barrières, pas d’infrastructure touristique. Juste la nature, l’eau qui coule, et nous.
Notre objectif initial était de dormir à Sainte-Anne-des-Monts, mais on se rend vite compte qu’il n’y a aucun spot gratuit ou toléré. On s’arrête donc à Cap-Chat, un petit village côtier.
On trouve un spot face au fleuve, qui commence franchement à ressembler à la mer : algues, odeur salée, marées visibles, petites vagues… L’ambiance est vraiment différente de ce qu’on a connu depuis le Bas-Saint-Laurent. Le coucher de soleil est magnifique.
Côté négatif : le spot est un peu trop proche de la route principale. Ce n’est pas le silence de la veille à Rimouski, mais on s’adapte. Et surtout, on commence à sentir que trouver des endroits où dormir va devenir plus compliqué en Gaspésie. On entre dans une zone plus touristique, plus réglementée.
Centre d’art Marcel Gagnon – Sainte-Flavie
Adresse : 564, route de la Mer, Sainte-Flavie, Québec
Œuvre extérieure : gratuite, accessible en tout temps
Galerie et boutique : ouvertes de mai à octobre, de 10 h à 17 h
Chute Ti-Mé – Saint-Ulric
Accès : sur la route 132, peu indiqué
Distance : environ 1,7 km aller-retour
Niveau : facile
Tarif : gratuit
Particularité : site peu fréquenté, sauvage et calme
Spot pour la nuit – Cap-Chat
Emplacement : bord du fleuve, près de la route principale sur un parking
Services : aucun
Bruit : modéré, circulation routière proche
Intérêt : belle vue sur le fleuve, marées visibles, coucher de soleil agréable
Jour 12 : Mont Ernest‑Laforce + route jusqu’à Gaspé
La nuit n’a pas été des plus reposantes. Le bruit des voitures proches du spot a un peu gâché notre sommeil. On quitte donc assez tôt notre emplacement pour prendre la route vers le parc national de la Gaspésie, avec en ligne de mire une courte rando au mont Ernest-Laforce.
On opte pour la boucle du mont Ernest, une boucle d’un peu moins de 5 km, annoncée de niveau facile à intermédiaire. On commence à connaître la chanson : “intermédiaire” ici, ça veut généralement dire que ça grimpe bien sur une bonne moitié du parcours. Et en effet, ça monte, mais ça reste tout à fait faisable, même pour les non-initiés. L’effort est vite récompensé : arrivés au sommet, on découvre une vue à 360° sur les montagnes alentour, avec notamment les monts McGerrigle et le mont Albert au loin. C’est un vrai belvédère naturel sur les sommets gaspésiens.
On remarque aussi que les sentiers sont plus fréquentés que les jours précédents. Pas étonnant : les vacances ont commencé hier pour la majorité des Canadiens. Malgré le monde, la balade reste agréable et bien aménagée.
En repartant nous voyons notre 1er Orignal dans son milieu naturel. Il était tout calme et n’avait pas l’air d’avoir trop peur de nous.
En début d’après-midi, on reprend la route en direction de Gaspé. Ce tronçon-là se mérite : on commence par environ 60 km de route en gravier. Puis, pour couronner le tout, une bonne trentaine de minutes se fait sous une pluie battante et un vent puissant, rendant la conduite plus compliquée. Mais à l’approche de Gaspé, le ciel s’éclaircit enfin.
Et là, belle surprise : on s’installe sur un spot en bordure du golfe du Saint-Laurent, avec une vue dégagée sur l’eau. Quelques instants plus tard, on aperçoit des phoques qui nagent non loin du rivage. Cette fin de journée calme au bord de l’eau valait bien les secousses du trajet.
Infos pratiques
Randonnée – Boucle du Mont Ernest-Laforce
• Parc national de la Gaspésie
• Boucle de 4,5 km – Environ 2 heures de marche
• Dénivelé : ~150 m
• Niveau : facile à intermédiaire (montée régulière sur la première moitié)
• Superbe vue panoramique au sommet
• Secteur connu pour la présence d’orignaux (surtout tôt le matin ou en fin de journée)
Accès
• Via la route 299, puis accès au stationnement du sentier via un court tronçon de route en gravier
• Entrée au parc payante (SEPAQ)
Route jusqu’à Gaspé
• Environ 2 h 30 de trajet selon les conditions
• 60 km de route en gravier au départ
Jour 13 – De la rivière d’émeraude à Percé : entre déceptions, belles découvertes et chamallows grillés
Au réveil, les phoques sont toujours là, flottant tranquillement dans les eaux du golfe du Saint-Laurent. Cette vue nous accompagne pendant le petit-déjeuner. Puis, on lève le camp en direction de notre premier arrêt du jour : la rivière Émeraude, censée être un petit joyau naturel avec une eau turquoise.
En préparant le voyage, j’avais noté que le site était gratuit. Mais en arrivant sur place, on découvre qu’il faut payer 30 $ pour accéder à un petit sentier d’à peine un kilomètre. Ce n’est ni un parc fédéral (donc non inclus dans l’accès gratuit cette année), ni un parc SEPAQ (alors que nous avons un abonnement). On est un peu agacés par cette privatisation systématique de la nature. Du coup, on décide de ne pas y aller. Même en étant travel planner, il y a des infos qui échappent, ou qui changent au fil des saisons !
On reprend donc la route vers Percé. En arrivant, on découvre un joli village très touristique : motels, restaurants, boutiques souvenirs…. Le lieu est charmant, et bien sûr, le célèbre rocher de Percé attire l’œil immédiatement. Il est possible de faire des croisières pour aller observer les baleines, ou de faire le tour du rocher en bateau.
Le rocher, reste spectaculaire à observer depuis la plage. En se baladant, on tombe sur une scène un peu triste : un marsouin échoué sur le sable. Ce n’est pas joyeux, mais ça fait aussi partie des réalités de la nature.
Malgré tout, on passe un bon moment à Percé. Le village ne compte que 3 000 habitants mais accueille un flux touristique énorme pendant la saison, avec à peine 7 personnes au km² le reste de l’année.
En fin de journée, on prend la route vers Chandler. Cette portion de la Gaspésie offre moins de spots de nuit facilement accessibles ou autorisés. On finit par s’installer près de la mer. Il fait gris, mais il ne pleut pas encore, alors on en profite pour faire une petite balade, cette fois dans un décor un peu plus fleuri. Ce soir, pas de baleine ni de phoque à l’horizon… mais des chamallows grillés au feu de bois. Parce qu’un road trip sans chamallow grillé, ce n’est pas un vrai road trip.
Infos pratiques
Rivière Émeraude (près de Percé)
• Située à proximité de Coin-du-Banc (environ 10 km à l’ouest de Percé)
• Anciennement en accès libre, l’entrée est désormais payante : 30 $ pour l’accès au site pour une famille de 4 à 7 (tarif 2025)
• Sentier très court : environ 1 km aller-retour jusqu’au bassin d’eau turquoise
• Le site n’est ni un parc fédéral, ni un parc SEPAQ — l’accès n’est donc pas inclus avec les abonnements habituels
Jour 14 – Entre pluie, rivières limpides et une ferme incroyable
Ce matin, on se réveille sous un ciel bien gris. Le temps n’annonce rien de bon pour l’après-midi, avec de la pluie prévue assez tôt, alors on décide de partir rapidement pour profiter un peu avant d’être trempés.
On avait prévu de visiter URA, un centre dédié à la vie marine avec une balade éducative, mais avec le temps incertain, on préfère tracer.
Direction la rivière Bonaventure, réputée pour la limpidité de ses eaux. Une fois sur place, on confirme sa réputation : l’eau est vraiment claire. Évidemment, avec le ciel couvert, la rivière n’a pas la couleur turquoise des photos qu’on avait vues en préparant le voyage, mais le lieu reste beau et apaisant. On y voit passer pas mal de canoës. C’est un endroit calme, bien entretenu, qui donne envie de rester plus longtemps s’il faisait meilleur.
Après cette pause nature, on reprend la route vers Saint-Siméon, en direction d’un spot conseillé par Vivre d’aventure, une famille angevine qui voyage à long terme et qu’on suit depuis un moment. Ils étaient passés par là en juin dernier et avaient partagé cette adresse.
En chemin, comme le soleil tente une réapparition, on s’arrête au quai de Caplan. L’odeur d’algues est bien présente, mais le vent aide à la faire oublier. Le coin est simple, mais agréable pour une courte pause au bord de l’eau.
On finit par arriver à notre spot du soir. C’est une ferme de fraises familiale, la Ferme Bourdages, qui accueille les voyageurs de passage. Il y a un commerce attenant où l’on peut acheter tout un tas de produits faits maison : smoothies incroyables, tartes aux fraises, produits à l’érable, miel, légumes du jardin… Il est même possible de faire la cueillette soi-même.
Mais surtout, ils ont construit une petite maison d’accueil en face de la leur, totalement ouverte, avec douche, machine à laver, sèche-linge, fauteuils, wifi, électricité, et même une aire de vidange pour les camping-cars. Le tout gratuitement. Un endroit plein de générosité, de bons produits, et de calme. Merci à cette belle initiative québécoise !
























































































